Réimpression de l'édition de Limoges, 1920-1926 - Laffite Reprints, Marseille, 1994
Date : 10/01/2023
BONNAC, chef-lieu de commune dans le canton d’Ambazac, a 2 563 hectares d’étendue et 1 124 habitants. Son altitude près du village de Salesse est de 513 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Gérald du Cher, évêque de Limoges, qui mourut en 1177 avait doté l’église de Bonnac. Son successeur, Sébrand Chabot, confirma cette donation. La moitié de Bonnac avait été donnée en 1162 à Pierre del Barri, abbé de Saint-Augustin, qui fut ensuite abbé de Saint-Martial. L’on voit, en 1193 P. de Bonnac et ses fils qui transigent avec l’abbé de Saint-Augustin au sujet de cette église. Le prieuré qui y fut établi était sous le patronage de saint Saturnin de Toulouse. L’abbé de Saint-Augustin y nommait le titulaire en 1440, 1447, 1484, 1601. Une bulle du 20 mai 1632 qui confirmait cette abbaye à la congrégation de Saint-Maur, réservé à ses religieux tous les prieurés qui en dépendaient. Les prieurs commendataires de Bonnac et de Chervix firent opposition, mais un arrêt du parlement de Bordeaux, de 1633, ordonna que la bulle serait exécutée selon sa forme et teneur.
La cure de Bonnac, dans l’ancien archiprêtré de Rancon, avait aussi pour patron saint Saturnin. On y comptait au XVIIIe siècle 1 000 communiants (environ 1 333 habitants). Les curés furent nommés par l’abbé de Saint-Augustin en 1472, 1514, 1564, puis par l’abbé avec le chapitre du monastère en 1651, 1680, 1734, 1749. Voici deux dont les noms me sont connus :
Bernard Filhol, qui en 1310, fit le Cartulaire de l’évêché O Domina, conservé aux Archives de la Haute-Vienne. – Etienne Bonqueraux, 1444. – Jean Mosnier, 1610. – Arnaud Latreille, 1726-1731. – Pierre Veyssière, 1744. – François Teullier, 1749-1772. – N … Michel, 1772-1777. – N … Tramonteil, nommé en 1778, jusqu’à la Révolution. – Jean-Martial Cheyroux, qui avait été déporté fut nommé en 1803, et remplacé peu après par le suivant. – Joseph Decoux, aussi déporté fut curé de Bonnac jusqu’en 1809, y revint en 1811, desservit aussi Chaptelat, et mourut en 1822. – N… Queyriaux, était curé en 1836. – Marie-Martial-Hippolyte Hervy, fut nommé en 1838. – N … Bouriaud, en 1848 – Martial Bonnetaud, en 1876. – Jean Malabard, en 1879. – Paul Maupetit, 1880. – Joseph Groussaud, en 1880. – Cyprien Meunier, en 1886. – Joseph Maneix, en 1896. – Marcellin Lacan, en 1901.
Il y avait dans l’église de Bonnac une vicairie à l’autel de saint Jean-Baptiste, à laquelle le seigneur de Leychoisier nommait un titulaire en 1554.
L’église de Bonnac est une construction romane du XIIe siècle. Sa nef mesurée à l’intérieur a vingt-huit mètres de long et cinq de large. Deux chapelles, construites postérieurement, forment un transept qui a dix-sept mètres de long sur cinq de large ; une troisième chapelle latérale se trouve aussi à la suite de celle du midi. Sur un contrefort on voit la date de 1596, et sur la sacristie celle de 1774, qui indiquent des réparations faites à ces dates. Elle a aussi été réparée en 1855.
Deux cloches sont dans le pinacle qui surmonte sa porte ; on lit sur la première : « ✠ Sancte Androea, ora pro nobis. – Refondue en 1856. Parrain. M. Eugène de Monchoisy, marraine, Mme Hortense de Brie, épouse de M. de Feugré. »
Sur la seconde : « ✠ Hodie si vocem ejus audieritis nolite ebdurare corda vestra. – J’ai été bénite l’an 1889, Léon XIII étant Pape ; Mgr Renouard, évêque de Limoges ; M. C. Meunier, curé de Bonnac et M. J. Rousseau, maire. J’ai eu pour parrain M. Guillaume de Belot et pour marraine Mlle Marie-Suzanne Decoux. – Je me nomme Marie-Suzanne. Je sonne do et pèse 220 kilos. Georges Bollée, fondeur de cloches à Orléans. »
Dans le sanctuaire de cette église on remarque aussi cette inscription : « A la mémoire de Jean-Joseph Reymond, vicaire de Bonnac, mort pour la foi, à Limoges, le 21 novembre 1793. » Jean-Joseph Raymond, natif d’Eymoutiers, qui était vicaire depuis 1784, est en effet un des huit prêtres que le tribunal de Limoges a fait monter sur l’échafaud.
Pendant la Révolution, le presbytère de Bonnac fut vendu le 24 thermidor an IV (11 août 1796) la somme de 2 268 francs ; le 5 fructidor (24 août 1796) un cimetière pour 50 francs, et le 7 fructifor (24 août 1796) un autre cimetière pour 132 francs (Archives de la Haute-Vienne, Q, 147 et 148).
On a signalé dans la commune de Bonnac, et près l’Echoysier, un camp romain et d’anciens retranchements ; ce sont plus probablement des travaux exécutés pour la recherche du minerai, et même pour établir des conduites d’eaux.
Les villages de cette commune sont :
Ballon (le).
Bled.
Chênevert (Le).
Drouille (La). – Le monastère de la Drouille-Blanche paraît avoir été fondé antérieurement au XIIIe siècle, et dans le principe il était occupé par des religieuses bénédictines. Mais en 1212 elles avaient cédé leur place à des religieuses soumises à la règle de Saint-Etienne de Grandmont. Ce monastère était sous le patronage de la Sainte-Vierge et de saint-Cloud. Par un accord fait entre l’évêque de Limoges et Guillaume, abbé de Grandmont, entre 1318 et 1337, l’élection de la prieure appelée quelquefois abbesse, appartint à l’abbé. En 1270 la communauté comptait 40 religieuses : en 1370, il n’y en avait que 21 ; en 1626, les bâtiments tombaient en ruines, et en 1663, dans la nuit du 27 au 28 mars une partie du monastère fut détruite par un incendie. En 1744 le nombre des religieuses était réduit à 7. A ce moment leurs revenus étaient insuffisants, et elles ne pouvaient plus faire les exercices spirituels et remplir les devoirs de la règle ; à cause de cet état en 1748 il leur fut défendu de recevoir des novices et le 30 décembre 1756, elles furent unies au monastère de Chatenet.
Voici le nom des prieures : Luce, 1246. – Agnèz, 1270. – Sibille, 1298. Julienne Lanela, 1319-1337. – Philippa, 1342. – Agnez Morsela ou Mortela, 1353-1358. – Marguerite de Quadruivio, 1363. – Catherine des Cars, 1382-1389. – Agnez de Crozant, 1394-1407. – Catherine Beyneysa (Benoit), 1415. – Jeanne de Lage, 1461-1471. – Catherine de Lage, 1482-1496. – Jeanne Esmoing, résigna à la suivante en 1510. – Marie Foucaud, 1510-1525. – Carlotte de Puydeval, 1534, résigna en 1561. – Anne de Puydeval, 1562, résigna en 1595. – Madelaine de Puydeval, 1599-1616. – Gabrielle Cappet, résigna en 1625. Marguerite de la Roque, 1625. – Hilarie de Campanis, 1652-1666. – François-Lucrèce de la Roche de Fontenille, 1669-1687. – Anne de Colonges, fut supérieure en attendant la suivante. – Françoise de la Marche de Parnac, 1690, nommée par son frère abbé de Grandmont, résigna à la suivante. – Marie-Jacquette de Joubert de Nantiac, 1713, résigna en 1720. – Jeanne Joubert de Nantiac, 1720-1754.
La Douille-Blanche a aussi été une cure sous le patronage de Saint-Cloud. La prieure y nommait les curés ou chapelains en 1570, 1575, 1603, 1616. Voici ceux dont le nom est connu :
Frère Barchot de Villate, 1212. – N … Durand, 1246-1258. – Jean Bonhomme, 1315-1337. - Jean de Manso Melier, 1365. – Géral de Faye, peu avant 1418. – François Vauzelle, 1543-1565. – Léonard Vauzelle, qui permuta pour la cure du Palais avec le suivant en 1575. – Denis du Coudier, 1575. – Jean Vauzelle, 1632. – Le curé de Bonnac fut ensuite chargé du service.
Drouille-Noire (La). – Etait un prieuré de filles de l’ordre de Saint-Benoit, qui existait au XIIe siècle. Ce couvent fut toujours pauvre et n’abrita jamais qu’une communauté peu nombreuse ; en 1262, et en 1370 il n’y avait que quatre religieuses. Il était sous le patronage de sainte Valérie et de saint Caprais. Il a été qualifié cure ou chapellenie en 1478, et vicairie perpétuelle en 1542. C’est le prévôt de Chambon-Sainte-Valérie qui y faisait les nominations en 1574, 1602, 1617, 1666, 1682, 1693, 1701. Les prieures Françoise de Salagnac en 1600, et Anne de Puydeval en 1603 l’étaient probablement de ce monastère plutôt que la Drouille-Blanche. En 1646, les bâtiments réguliers comme l’église étaient en ruine et trois religieuses ne pouvaient plus y vivre. En 1708, Henriette de Lévy était nommée prieure par le prévôt de Chambon-Sainte-Valérie. En 1747 la Drouille-Noire fut unie au Chatenet, prieuré de l’ordre de Grandmont.
Echoisier (L’). – Emeric du Breuil, natif de l’Echoizier fut élu abbé de Saint-Martial en 1361.
En 1488 le seigneur de l’Echoysier était noble Mathieu de Jouvion, receveur du Roi dans la sénéchaussée du Limousin, qui portait pour armes d’azur à trois coqs d’argent, pattés, becquées et crestés d’or, 2 et 1.
Jeanne de Jouvion épousa en 1657 Léonard des Flottes, conseiller du roi, qui devint seigneur de l’Eychoisier. Ses armes sont d’azur au navire d’or équipé d’argent sur une mer de même, accompagné en chef de deux étoiles d’or.
Marie-Madeleine des Flottes épousa en 1766 François-Charles Vireau de Sombreuil, dont les armes sont de gueules à un dextrochère d’or mouvant d’un nuage de même et tenant un badelaire d’argent. C’est de ce mariage que sont nés à l’Eychoisier : 1° en décembre 1767 Jeanne-Jacques-Marianne-Françoise dite Maurille Vireau de Sombreuil, l’héroïne de la Révolution, qui consentit à boire un verre de sang pour arracher son père aux mains des bourreaux ; 2° Stanislas Vireau de Sombreuil, qui, âgé de 26 ans, fut guillotiné avec son père le 29 prairial an II (17 juin 1794) ; 3° Charles-Eugène-Joseph-Gabriel, né le 11 juillet 1770, qui fut fusillé à Vannes après l’expédition de Quiberon.
Après ces événements, Mlle de Sombreuil devint l’épouse du comte Charles de Villelume et quitta le pays. Elle vendit à M. Pierre-Léonard Michel, négociant à Limoges, par acte du 17 septembre 1797, le château et ce qui lui était resté de la terre de l’Echoysier. En 1811, Mme des Roches de Chassays, épouse de M. Camille de Brie, en fit l’acquisition, ainsi que des deux autres tiers qui avaient été vendus par la nation, et la propriété ainsi reconstituée passa par héritage Cousin de Feugré et de Bellot.
Le château de l’Echoysier, qui a été réparé à différentes époques est formé d’un bâtiment carré avec une tour ronde à chaque angle.
Faucherie (La).
Font-Besse (en partie).
Gorceix (Les).
Lande (la).
Lavaud.
Maison-Neuve. – Il y a trois villages de ce nom dans cette commune.
Maison-Rouge. – M. Nassans, propriétaire de la Maison-Rouge y a fait placer en 1892 une plaque de marbre portant cette inscription : « Le pape Pie VII revenant de captivité, s’est arrêté ici le vendredi 28 janvier 1814. »
Mas-Batin (Le).
Monteil (Le).
Royère (Grande). Pierre Boyol, seigneur de Monteau, Royère, le Bâtiment et Cieux, portait pour armes d’azur à 1 fasce en divine de gueules accompagnée en chef d’un lion léopardé d’or, et en pointe de six besants de même, 3, 2 et 1. Sa fille aînée, Jeanne de Boyol, épousa en 1587 Jean de Villelume dont la famille possédait encore Royère en 1713. De Villelume porte d’azur à dix besants d’argent 4, 3, 2 et 1. Antoine Etienne Touzac de Saint-Etienne, chevalier, acheta Royère qu’il posséda de 1773 à 1790. Ses armes sont d’azur au lion d’argent, au chef d’or chargé de trois étoiles de gueules. Après la Révolution, Royère est devenu la propriété de la famille Des Coutures, dont les armes sont d’azur au sautoir d’or accompagné de quatre épis de blé de même. En 1900 l’évêque de Limoges a autorisé l’ouverture d’une chapelle à Royère.
Royère (Petite).
Royère (Moulin de). – En 1230 les héritiers d’Hélie de Barres donnèrent le moulin de Royère aux religieuses de la Drouille-Blanche.
Saint-Antoine. – Une chapelle fut construite en ce lieu par François Pachu, maître maréchal, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une maladie ; elle fut bénite le 28 octobre 1706.
Salesse (La).
Teillet.
Tracheras.
Tramont.
Vedrenne.
Vergne (La).
Villechenoux.