Réimpression de l'édition de Limoges, 1920-1926 - Laffite Reprints, Marseille, 1994
Date : 04/02/2023
DINSAC est le chef-lieu d’une commune dans le canton du Dorat, qui est à 251 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer. Elle a 1.952 hectares d’étendue, et 494 habitants.
Dinsac était une cure de l'ancien archiprêtré de Rancon, dont le patron titulaire est saint Martin de Tours. C'est l'aquilaire du Chapitre du Dorat, qui nommait les curés; on trouve des nominations faites par lui depuis 1569 jusqu'à la Révolution. La paroisse, s
ur la fin du XVIIIe siècle, comptait 340 communiants, environ 453 habitants.L'église, de construction ancienne, a été réparée à plusieurs reprises. Son grand portail a été muré à une époque déjà éloignée, et on entre maintenant par une porte latérale. Elle possède une cloche du XIVe siècle, sur laquelle on lit cette inscription: « ✠ S. Martine, ora pro nobis. Te Deum laudamus ».
Le presbytère de Dinsac fut vendu comme bien national, le 13 messidor an IV (ler juillet 1796) au sieur Joseph Genesteix pour la somme de 1.800 francs (Archives de la Haute-Vienne. Q. 149).
Les curés de Dinsac dont j'ai retrouvé les noms sont : Jean Duverger en 1566. — Hugues Lezault 1570. — Antoine Taquenet 1602. — J.... Masson 1716-1724. — François Vetelay, 1727. — François Mallebay du Cluzeau, nommé en l746, résigna au suivant. — Pierre Du Genesteix, nommé en 1786, puis de nouveau en 1803, mort en septembre 1807. — Martial Coudamy, nommé en 1807. — Pierre Arbellot, nommé en 1808. — Jean-Baptiste Charles, en 1820. — Gabriel Bouscarel, en 1827. — Simon Couny, en 1829. — Mathurin Bandel, en 1832.— Pierre Montcour, en 1836.— De 1844 à 1847, la cure de Dinsac a eu pour titulaires : Jean-Marie-Saturnin Arégui, supérieur du Petit Séminaire du Dorat, puis Michel-Jérome Sanejouand, professeur au même Séminaire. — Pierre Montcour, nommé de nouveau le 14 décembre 1847. —Jean Giraud nommé en 1875. — Hippolyte Langlade en 1876. — Antoine Martinet en 1885. —Cyrille Condat en 1890. — Armand Malabard en 1893.
Pierre Audebert de Dinsac, qui vivait vers l'an 1110, a été un des bienfaiteurs de la Maison-Dieu de Montmorillon en même temps que les La Trémouille, comme on le sait par les chartes de cette époque. Sa famille a porté pour armes: de gueules an chevron d'argent, ou d'or, surmonté d'un croissant d'argent entre deux étoiles d'or, et en pointe un lion de même; elle a fourni plusieurs vice-sénéchaux à la Basse-Marche.
Les villages de cette commune sont :
Barre (Moulin de la).
Berginerie, où l’on a découvert, en 1905, un souterrain-refuge de l’époque gallo-romaine. Si on y descend par le puits qui s’y est alors ouvert, l’on trouve à droite et à gauche deux galeries assez larges pour que deux personnes y entrent de front et debout ; elles sont longues seulement de 3 à 4 mètres, creusées en voûte dans un tuf très dur. Dans celle de droite, la paroi est percée d’une ouverture circulaire, où une personne de taille ordinaire peut se glisser en rampant pour arriver dans une chambre assez spacieuse. De cette chambre part une autre galerie très étroite et très basse, mais qui est maintenant obstruée par des amas de pierres. On a recueilli dans ce souterrain des débris de poterie brune et quelques ossements dont on n’a pas pu déterminer l’espèce.
Bois (Le).
Carperie (La)
Carperie (Moulin de la).
Charauds (Les).
Cros (Le).
Faye (La).
Genéteix (Le).
Grange (La)
Grange-Richard (La).
Lac (Le).
Lacour.
Lacoux.
Montgomard. — Vételay en était seigneur vers 1770.
Montillerie.
Poulfarie.
Rue (La).
Saint-Cloup. — La chapelle de Gascongnolle, Gaschonholas, sous l’invocation de Saint-Cloup, dépendait du monastère de Charroux dès 1211. Elle est nommée dans les lettres du pape Innocent III, et aussi en 1348. Elle fut vendue, comme bien national, le 15 thermidor an IV (2 août 1796) pour la somme de 400 livres 10 sols, au sieur Pellegrin (Archives de la Haute-Vienne, Q. 151).
Thot (Moulin du).
Vaugelade.
Vergne (La).
Villemartin. — Sur la porte du manoir de Villemartin on voit un écusson parti au 1er un chevron accompagné de trois aigles éployées 2 et 1 ; au 2e une fasce accompagnée de trois croisettes, deux et une.
En 1631, ce manoir appartenait à Pierre Robert, du Dorat, lieutenant général au siège royal de cette ville et lieutenant général de la Basse-Marche. Il en faisait sa résidence de prédilection, et s’y retira pendant la peste qui ravagea le pays cette année. Les armes de la famille Robert sont d’azur au cygne éployé d’argent becqué et membré de gueules. Pierre Robert raconte lui-même ce qui arriva à Villemartin vingt ans plus tard : « Le premier février 1652, l’armée du cardinal Mazarin commença à passer par la Basse-Marche pendant quatre ou cinq jours, au nombre de huit ou dix mille hommes, à ce que l’on disait. Ayant pris le chemin par Argenton et Saint-Benoit-du-Sault, Saint-Léger, puis à Dinsac, La Bazeuge, Tersannes, Azat, Oradour-Saint-Genest, Darnac et autres paroisses, faisant des maux étranges dans ledit pays ..., ils forcèrent mon château de Villemartin qu’ils pillèrent, bien qu’il y eut une bonne porte de fer avec trois gros cadenats de fer bien fermés en clef qu’ils coupèrent, ensemble une grosse porte double fermée avec une bonne serrure. Ils forcèrent aussi et pillèrent les chasteaux de la Rivalerie, du Vignault, de la Grand-Maison d’Azat, du Ris-Chauveron, de Purcy, des Coutenceries, de la Locherie, du prieuré de la Plaigne. »
La famille du Breuil-Hélion de la Guéronnière vint du Poitou à Villemartin en Basse-Marche, lorsqu’en 1750, Antoine-Amable du Breuil-Hélion de la Guéronnière épousa Marie Sylvie Robert de Villemartin. Ses armes sont d’argent au lion de sable, armé, lampassé et couronné d’or.
Enfin, le 14 mars 1827, Villemartin est revenu dans la famille de ses anciens propriétaires par l’acquisition faite par Silvain-Laurent Robert.